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Dans un univers où la vie professionnelle et la vie personnelle se croisent souvent, notamment en caserne, la question de l'homosexualité en gendarmerie reste rarement abordée ouvertement. Pourtant, elle concerne de nombreux militaires déjà en poste ou en formation, qui s'interrogent : peut-on vivre son orientation sexuelle librement au sein de l'institution ?
Une discussion ouverte sur le forum G comme Gendarme a permis de rassembler plusieurs témoignages riches et nuancés, que nous vous proposons de synthétiser ici.
Une gendarmerie de plus en plus tolérante
Les réactions des personnels dépendent souvent de leur génération ou de leur sensibilité personnelle. Si des propos homophobes subsistent encore chez certains, notamment dans les anciennes générations, la tendance générale est plutôt à la tolérance, voire à l'indifférence :
« La gendarmerie est un échantillon de la société », souligne un intervenant.
Les retours d'expérience indiquent que de nombreux camarades accueillent la chose avec naturel. D'autres, minoritaires mais encore trop visibles, peuvent tenir des propos maladroits ou discriminants.
Femmes homosexuelles : un regard souvent plus indulgent
Les femmes homosexuelles semblent globalement mieux acceptées. Plusieurs témoignent vivre leur orientation sans subir de remarque négative, que ce soit en école ou en unité.
« Je suis en couple avec une femme, j'ai toujours été très bien entourée, aucun souci à ce jour. »
D'autres relèvent que les collègues masculins tolèrent souvent plus facilement l'homosexualité féminine.
Hommes homosexuels : un coming-out plus compliqué
Pour les hommes, la situation est parfois plus tendue. Plusieurs témoignages relatent des difficultés, voire des brimades ou un rejet de la part de certains collègues. Un gendarme partage ainsi :
« On m'a conseillé de rester discret pendant l'école, pour éviter les ennuis. »
La peur d'être marginalisé conduit certains à taire leur orientation ou à attendre la sortie d'école pour vivre plus librement.
Soutien institutionnel et réactions de l'encadrement
Des élèves et militaires confirment que l'encadrement réagit rapidement aux propos discriminatoires. En école, les remarques homophobes sont signalées et sanctionnées.
Par ailleurs, la gendarmerie dispose de dispositifs pour lutter contre les discriminations (stop discrimination, référent diversité...). Il est donc possible de faire remonter les faits et d'obtenir un soutien en cas de besoin. Reste que la peur de se faire étiqueter freine parfois les signalements.
Conseils pour les jeunes gendarmes concernés
- Cherchez les bons alliés : certains camarades ou cadres seront vos meilleurs soutiens.
- Préservez-vous si nécessaire : rester discret un temps n'est pas une faiblesse, mais un choix de prudence.
- Signalez tout propos discriminant : l'encadrement peut intervenir efficacement.
- Ne restez pas seul : des personnes sont disponibles pour discuter, sur les forums ou dans votre entourage professionnel ou personnel.
Conclusion : vers une gendarmerie plus inclusive
Les choses changent, lentement mais sûrement. Les témoignages de plus en plus nombreux montrent qu'il est possible de vivre son orientation sans difficultés au sein de la gendarmerie. Reste à se confronter à la réalité de son unité et à se construire un entourage bienveillant.
L'essentiel est de se sentir aligné avec soi-même, et de ne pas hésiter à solliciter du soutien lorsque c'est nécessaire. La gendarmerie évolue avec la société, et c'est aussi grâce aux gendarmes eux-mêmes que les mentalités progressent.
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